L’Uranoscope
au Sud de la mer de Sulu - site de Grifin
Avec la compagnie WWF et le National Museum de Manille, nous sommes ici, au Sud de la mer des Sulu, aux Philippines, à quelques miles de la mer des Célèbes.
Un vaste désert de sable.
Ici, la profondeur est de 15 mètres.
La hauteur de la couche de sable est de 4 mètres, que l’on évacue pour atteindre le niveau archéologique: en fait, nous recherchons l’épave d’un galion de la EEIC (English East India Company) -- Compagnie Anglaise des Indes Orientales).
En permanence, une multitude de poissons nous entoure pour se nourrir d’une micro faune abondante, qui vit dans ce sable, qui pour nous est invisible, néanmoins, il nous faut aussi avoir l’oeil, car à tout moment durant ce travail il se découvre des objets archéologiques, ceci étant l’objectif de notre mission.
A l’arrière des yeux, il y a un plastron dont le dessin est différent du reste du corps, il ressemble étrangement à l’environnement sableux. Ce dessin sur cette partie haute, donc se trouvant au plus près de la surface, est sans doute là pour parfaire son camouflage, pour se confondre totalement avec le milieu.
Avec quelques difficultés apparentes, Il s’est un peu élevé, ce qui m’a permis de le photographier par-dessous et de découvrir ses doubles “nageoires pectorales, qu’il agite violemment pour créer un mouvement d’eau suffisamment fort pour évacuer le sable en dessous de lui et juste ce qu’il faut pour disparaître totalement, seulement ses deux yeux globuleux, tels des périscopes dépassant de la surface du sable et c’est ainsi qu’il se met à l’affût, il n’a plus qu’à ouvrir sa large bouche pour aspirer la nourriture qui passe. Toute cette manoeuvre se fait avec une rapidité surprenante.
Le 21 août 1986, après de nombreux jours de recherches, j’ai découvert ce morceau d’assiette, cela signifiait que nous avions découvert ce galion de la Compagnie Anglaise des Indes Orientales:
Le “GRIFIN“
coulé ici en 1761.
Nous avons travaillé durant 14 mois sur ce site,
Pour moi, ce fut 1312 heures d’immersions en 630 plongées.
Textes et photos par Gilbert Fournier